Depuis 2017, l'Alliance a noué un partenariat avec le Centre français de recherche agronomique pour le développement international (CIRAD) pour soutenir ses projets de recherche et de formation dans le secteur du palmier à huile.
Nos 2 organisations partagent la conviction que pour parvenir à une production durable d'huile de palme, les producteurs doivent être soutenus non seulement par des propositions d'innovations techniques et sociales, mais aussi en construisant des cadres d'action politique qui incitent à des pratiques compatibles avec la durabilité de la chaîne d'approvisionnement.
Pour contribuer à atteindre cet objectif, le Cirad met en place une plateforme de projets scientifiques menés en Asie du Sud-Est avec ses partenaires publics et privés qui abordent la durabilité des systèmes de cultures pérennes.
Cette plateforme, dénommée SALSA (Paysages Agricoles Durables en Asie du Sud-Est), favorisera l'intégration concrète des disciplines et des équipes multipartites dans des projets de recherche, de formation et de développement menés sur le terrain, en collaboration avec les acteurs locaux, en utilisant des approches expérimentales et académiques.
Notre partenariat s'appuie sur l'expertise du Cirad pour soutenir le travail de l'Alliance avec ses membres pour continuer à développer la chaîne d'approvisionnement durable en huile de palme et à protéger la biodiversité en Asie du Sud-Est. Le Cirad, avec plus de soixante ans de recherche dans l'industrie du palmier à huile et, plus largement, un engagement de longue date dans la sélection variétale et la gestion agricole des plantations, œuvre pour dynamiser la production durable d'huile de palme tout en réduisant son impact négatif sur l'environnement et la biodiversité.
Signature du partenariat au Salon International de l’Agriculture le 27 février 2017 avec les interventions de Michel Eddi, PDG du CIRAD, Alain Rival, Directeur du CIRAD en Asie du Sud-Est et Mickaël Blais, Vice-Président de l’Alliance :
Etude « soutenir les moyens de subsistance durables des petits exploitants dans le nord de Sumatra, Indonésie »
L’inclusion des petits exploitants dans les filières de production d’huile de palme durable est souvent considérée comme une priorité par les gouvernements, les organismes d’aide publique, les ONG et les acheteurs désireux de s’approvisionner en produits agricoles de manière responsable sur le plan social et environnemental.
Cependant, les petits exploitants sont confrontés à d’importantes contraintes pour relever les défis de la durabilité et mettre en œuvre les meilleures pratiques agricoles requises par les normes de durabilité.
L’enjeu de cette étude du CIRAD est donc d’appréhender la diversité des acteurs regroupés au sein d’un territoire sous le terme de « petits planteurs », qui va recouvrir des populations d’acteurs extrêmement hétérogènes, aux attentes et aux trajectoires très diverses.
Il importe de qualifier leur perception de la durabilité et d’anticiper les changements de pratiques qu’implique une production durable et son acceptabilité économique et sociale.
Objectif : les organisations de petits producteurs doivent devenir des acteurs convaincus des changements qu’impose la production durable d’huile de palme. La durabilité est un but à atteindre, plus qu’une contrainte imposée par des normes.
Conçu sur 2 ans, ce programme du CIRAD s’appuie sur 5 étapes :
- Sélection des terroirs et bassins de production d’huile de palme à Sumatra Nord
- Établissement d’une typologie raisonnée des petits planteurs d’huile de palme
- Inventaire et typologie des modes (formels et informels) d’organisations de producteurs et des initiatives de développement local
- Diagnostic participatif des forces et faiblesses des organisations de producteurs
- Élaboration de recommandations pour renforcer les capacités des organisations de producteurs à répondre aux enjeux de durabilité des filières agricoles.
Etude « réduire l’empreinte environnementale par le compostage des sous-produits de l’huile de palme »
Le co-compostage des sous-produits de l’huile de palme est une pratique prometteuse de gestion des déchets qui permettrait de réduire l’empreinte environnementale et de restituer une partie de la matière organique dans les sols. Les résultats de cette étude scientifique sont disponibles en intégralité ici (en anglais).
Outil IN-Palm pour piloter la fertilisation des palmeraies
L’azote (N) est l’un des principaux nutriments que le palmier à huile puise dans le sol. Pour assurer une bonne production sans épuiser le sol, les planteurs apportent des engrais azotés synthétiques dans les plantations. Ces engrais représentent l’un des principaux coûts de production (>60% des coûts) et sont également une source critique d’impact environnemental. En effet, l’azote en surplus perdu dans l’environnement peut contribuer notamment au changement climatique, au phénomène de pluies acides et à la perte de biodiversité dans les eaux stagnantes.
Dans le cadre d’un partenariat avec PT SMART et l’Alliance Française pour une Huile de Palme Durable, un outil de pilotage de la fertilisation azotée des palmeraies a été développé au cours d’une thèse. Cet outil est basé sur le principe de modélisation du bilan azoté, prenant en compte tous les apports synthétiques et organiques d’azote, l’absorption par les palmiers et les pertes vers l’environnement. Le modèle considère les conditions de sol, de climat et les pratiques détaillées du planteur pour quantifier chaque mois les risques de pertes sous diverses formes : gazeuses, solubles dans le sol ou vers les eaux de ruissellement et souterraines. Une quantification précise des risques de perte permet de réajuster au fur et à mesure les pratiques pour réduire les pertes et donc minimiser les impacts sur l’environnement.
Outil IPest-Palm pour évaluer les risques environnementaux liés à l’utilisation de pesticides
Dans les palmeraies, l’utilisation de pesticides est réduite par rapport aux cultures en plein champ, telles que le maïs ou le colza. En effet, le palmier à huile est une herbe géante qui développe au cours des 25 ans de son cycle de culture un large réseau racinaire permettant de puiser l’eau et les nutriments sans entrer en concurrence avec les herbes qui se développent naturellement sous le couvert. Néanmoins, pour permettre la récolte des fruits de palmier tous les 15 jours, les planteurs utilisent notamment des herbicides chimiques pour nettoyer au pied du palmier dans un rayon d’un à deux mètres et dans le passage de récolte une rangée sur deux. Ces traitements, dits de « confort », représentent de faibles quantités de substances chimiques actives, quelques grammes par palmier par an. Néanmoins, ces molécules actives peuvent avoir une toxicité importante pour l’environnement du fait de leur rémanence dans le milieu environnant.
L’outil IPest-Palm permet de modéliser les risques de perte vers l’environnement et de toxicité liés à différentes applications de pesticides. Il intègre une base de données sur la toxicité des pesticides communément utilisés en palmeraie, incluant divers herbicides et insecticides. Il permet d’évaluer les risques de pertes vers l’environnement en fonction notamment de l’âge des palmiers, du mode d’application, de la dose et de la fréquence. Le risque est ainsi dépendant à la fois des pertes potentielles et de la toxicité des molécules. Cet outil, développé avec l’appui de l’Alliance Française pour une Huile de Palme Durable, a pour objectif de guider le planteur vers des pratiques moins dangereuses pour l’environnement.